Le Tōshō-gū (東照宮), est le lieu de dernier repos du Shogun Tokugawa Ieyasu, fondateur du shogunat Tokugawa ayant gouverné pendant plus de 250 ans sur le Japon. Ieyasu est consacré au Tōshō-gū comme la divinité Tosho Daigongen, “Grande Divinité de l’Est Brillant lumière “. Mausolée relativement simple à l’origine, le Tōshō-gū a été agrandi au cours de la première moitié du 17ème siècle par le petit-fils d’Ieyasu, Iemitsu, et est devenu le domaine spectaculaire que l’on peut admirer aujourd’hui.
Parmi les nombreux bâtiments du Tōshō-gū, on trouve évidemment la jolie pagode à cinq étages en face de la porte d’entrée principale. La pagode fut consacrée en 1648 par un seigneur féodal, Sadai Tadakatsu. Détruite en 1815, elle fut reconstruite en 1818 par un seigneur féodal de la même lignée Tadakatsu. L’intérieur de la pagode n’est que périodiquement ouvert aux visiteurs.
Pour visiter l’ensemble du Tōshō-gū, il faut s’acquitter d’un droit d’entrée de 1300 yens. C’est d’ailleurs au moment où je paie que je suis informée de la réfection d’une partie des bâtiments, dont la célèbre porte principale. Stupeur et déception… -_- !
Je ne vais cependant pas me décourager pour autant : le reste des bâtiments est épargné par les travaux. Je passe donc la porte Omotemon, gardée par deux statues de divinités positionnées à sa droite et à sa gauche.
La porte s’ouvre sur un terre-plein flanqué de grands bâtiments rouges, appelés Sanjinko (les trois dépôts sacrés). Harnais, costumes et armures utilisées dans les processions rituelles du printemps et de l’automne sont conservés ici. De grands éléphants sculptés ornent le fronton de l’entrepôt appelé Kamijinko.
Depuis l’entrée, on peut apercevoir un discret bâtiment en bois, presque caché derrière les lanternes en pierre. Il ne faut pas se fier aux apparences modestes : il est incontournable.
Le Shinkyusha était à l’origine une écurie sacrée, ornée d’une frise de huit panneaux où de petits singes dépeignent la vie de gens ordinaires. La sculpture la plus célèbre représente les trois singes de la Sagesse, l’un se couvrant les yeux, un autre la bouche, et le troisième les oreilles.
Au pied de l’escalier menant à la porte Yomeimon se trouvent plusieurs bâtiments : l’Omizuya (bassin de purification) et le Kyozo (librairie). L’Omizuya est un bassin couvert permettant de se laver les mains et la bouche pour se purifier avant de rentrer dans certaines parties du sanctuaire. Il fut consacré en 1618 par Nabeshima Katsushige, seigneur de la province de Saga (île de Kyushu).
Étant donné que la porte Yomeimon est empaquetée dans un méli-mélo d’échafaudages et de bâches plastiques, ce n’est pas de son côté que mes efforts photographiques vont se porter. J’irai regarder ce soir les photos d’une visite de 2006 pour me rappeler à quoi elle ressemblait (là, c’est difficile d’en juger). Seuls les murs extérieurs, s’étendant à droite et à gauche de la Yomeimon, et décorés avec des fleurs et des oiseaux, sont épargnés par le plastique et le métal.
La vue sur le Kyozo et l’Omizuya est par contre imprenable, et bien dégagée. L’avantage indéniable de venir en semaine et en hors-saison est qu’il n’y a personne. Ceux qui ont déjà fait une visite lors d’un week-end me comprendront…
Prendre son temps pour admirer le paysage du haut de ses escaliers est en général chose infaisable, à moins de vouloir se risquer se faire bousculer. Aujourd’hui, il n’y a personne et je pourrais y prendre racine sans qu’on vienne me déranger ;-). C’est ainsi que pour la première fois, je peux prendre mon temps pour observer la tour de tambours et le clocher.
Une fois passée la porte du Yomeimon m’attend une bonne surprise : l’autre porte qui vaut le coup d’œil, la Karamon, n’est pas dans les travaux. Ouf ! Nommée au rang de Trésor National, la porte est entièrement recouverte d’une poudre de craie blanche, et est ornée de sculptures complexes dépeignant des scènes de légendes chinoises.
Le Tōshō-gū regorge de nombreux Trésors, mais il en est un pour lequel il faut se tirer les yeux pour pouvoir l’apercevoir… Il faut s’approcher près, très près !
Petit voyage dans le temps avec une visite du Tosho-gu en 2006. La porte Yomei-mon est parfaitement visible.
Be First to Comment