Le chat qui dort (nemuri neko 眠り猫 en japonais), est l’un des symboles du Tōshō-gū de Nikkō. Tout comme les Trois singes de la Sagesse, cette peinture en relief sur bois est une œuvre de Hidari Jingoro, artiste japonais du XVIIe siècle. Fasciné par les chats, celui-ci s’isola du monde pendant huit mois afin de capturer l’essence des félins et de la retranscrire dans une représentation la plus parfaite possible.
La sculpture se trouve au-dessus d’une porte, la Sakashita-mon, qu’il suffit de franchir pour se retrouver devant une autre porte richement sculptée, gardienne des escaliers menant au tombeau d’Ieyasu Tokugawa.
La promenade semble sans effort au premier abord, suivant un chemin en pierre creusé au milieu des hauts arbres et pins. Mais il faut ne pas s’y tromper : il y a un peu plus de deux cents marches à monter avant d’apercevoir le premier torii du tombeau. Que les touristes se rassurent : il y a des distributeurs automatiques de boissons régulièrement approvisionnés en haut.
Le tombeau du premier shogoun de la dynastie Tokugawa m’avait décontenancée par sa simplicité voire son austérité la première fois que je l’avais visité. Il en est toujours de même. Pour découvrir la stèle, il faut tout d’abord contourner un temple sombre, de taille modeste…
Le regard est ensuite inexorablement attiré par une porte (en bronze ?), s’ouvrant mystérieusement dans la forêt. Mais non, ce n’est pas l’entrée du tombeau…
Le tombeau se trouve entre le petit temple et la porte. Il s’agit de cette stèle, à la forme de cloche, entourée de statuettes en bronze. Un arbre se dresse non loin, pour amplifier l’intensité des prières (enfin, c’est ce que j’ai entendu dire).
La redescente est plus facile que la montée, et c’est en général à ce moment-là que l’on peut pleinement profiter des grands arbres qui entourent le chemin, et la vue sur les toits typiques des temples.
De retour à la porte Sakashita-mon, je m’octroie un peu de repos en m’asseyant sur son estrade. Il est 13h45, et la plupart des visiteurs sont partis manger dans les restaurants alentour, désertant le Tōshō-gū. Ce qui laisse des occasions de prendre en photos les bâtiments, dépourvus “d’éléments perturbateurs”.
J’en profite pour me rapprocher de la Kara-mon, afin de faire un gros plan de cette superbe structure blanche et dorée.
Je finis par retrouver les statues ornant d’habitude la Yomei-mon, exposées sur une estrade. Vivement qu’elles retrouvent leur place, dans les niches de cette somptueuse porte !
Des jeunes filles en kimono ont entretemps fait leur apparition, et sont très courtisées par les photographes. J’arrive malheureusement au moment où, lassées de poser, elles ont décidé de s’éclipser (sans même un regard dans ma direction 😉 .
En cette heure plus que raisonnable pour déjeuner, je fais le choix d’un petit restaurant à quelques mètres du Tōshō-gū. Au menu : yuba soba. Le yuba est fabriqué à partir de lait de soja, porté à ébullition jusqu’à ce qu’une peau se forme et soit écumée. La recette en elle-même m’échappe, mais ce plat typique du coin (et de Kyoto) est un régal.
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