Le parcours défini pour cette journée de samedi doit m’emmener d’ouest en est, sur les traces des principaux temples et sanctuaires de Kyoto. Pour se faire, j’ai choisir le bus, un moyen de transport bien pratique à Kyoto, puisque la plupart des lignes affichent clairement les temples desservis, et s’y arrêtent à leur entrée.
Le seul inconvénient, c’est qu’ils sont bondés les jours de festival et de festivité, comme aujourd’hui. Le bus dans lequel je monte à la station Omiya est plein à craquer, et le restera jusqu’aux portes du Ninna-ji. Il est tellement plein que le chauffeur doit se résoudre à faire descendre les voyageurs par la porte arrière, normalement destinée à la montée. Et quand on sait qu’au Japon, on ne confond pas la montée et la descente dans un bus…
- L’histoire du Ninnaji
Le Ninna-ji fut fondé au début de la période Heian. En 886, l’empereur Kōkō donna l’ordre de construire le temple Nishiyama Goganji, afin de propager les enseignements du Bouddhisme. Il décéda cependant avant l’achèvement du temple. Celui-ci fut nommé « Ninna » par l’empereur Uda, en hommage à l’empereur défunt. De 888 à 1869, il était de tradition pour la famille impériale d’envoyer un prince prendre la charge de « grand prêtre » lorsque celle-ci était vacante.
En 1467, durant la guerre d’Onin, le temple fut détruit par un grand incendie. Il fut reconstruit cent-cinquante ans plus tard par le fils aîné de l’Empereur Go-Yozei, avec le soutien de Tokugawa Iemitsu, troisième shogoun de la lignée des Tokugawa.
Le Ninnaji fait partie des monuments historiques de l’ancienne Kyōto inscrits au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1994.
- Visite à la queue-leu-leu
Je me retrouve donc devant la porte principale, la Niomon, classé comme « propriété culturelle importante du Japon ». Du peu que je puisse voir à travers ses piliers, je ne suis pas la seule à avoir eu l’idée de venir ici…
Le pèlerinage pour voir les cerisiers en fleur est très prisé, même si le jardin Shinden n’est pas encore ouvert, car en cours de préparation. Pour l’instant, sa porte est close…
Le ticket d’entrée (500 yens) s’achète juste à l’entrée, une fois passée la Niomon. Je m’attèle ensuite à remonter la longue file des touristes remontant nonchalamment l’allée de gravier jusqu’à une autre porte : la Chumon.
Je me retourne sur son seuil pour admirer la vue sur… la foule. Oui, il y a du monde !
M’attend alors un spectacle enchanteur : un pré planté de cerisiers nains. Il faut y entrer sans se presser, à la queue leu leu, car nombreux sont ceux qui veulent prendre une photo de la pagode émergeant d’une mer de cerisiers.
La pagode à cinq étages est l’un des éléments majeurs du Ninnaji, et tout comme la porte Niomon, est classée.
D’autres bâtiments, cachés derrière les branchages et les fleurs (et pour le Hall doré, derrière une foule de badauds), bénéficient du même classement.
Je rebrousse chemin en espérant pouvoir faire un tour dans les jardins, mais ceux-ci sont encore en préparation. Un évènement important s’y prépare, peut-être. Qu’à cela ne tienne, je m’en vais au temple Ryoan-ji, le voisin du Ninna-ji !
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