Il est un lieu, d’habitude d’accès restreint au public, que je me devais de visiter avant de quitter Kyoto : le Palais Impérial de Kyoto. En effet, hormis cinq jours au printemps et en automne où le Palais impérial est ouvert au public, il est nécessaire de demander une autorisation préalable pour recevoir la permission de le visiter. Il se trouve justement que le 13 avril fait partie de ces jours d’ouverture exceptionnelle.
- Un peu d’histoire
Le Kyoto gosho servit de résidence officielle de l’Empereur depuis le couronnement de l’Empereur Kyogen en 1331 jusqu’en 1868, date du début de l’Ère Meiji qui vit le transfert de la capitale japonaise à Edo (Tokyo). Depuis lors, le Kyoto gosho est une résidence secondaire de la famille impériale, ayant toutefois servi à des évènements majeurs tels les couronnements des Empereurs Taisho (Yoshihito) et Showa (Hirohito).
Reconstruit huit fois depuis sa fondation au VIIIème siècle, le palais actuel date de 1855.
- Promenade dans Kyoto Gyoen (Parc de Kyoto)
Je descends à la gare de Marutamachi sur le coup de 8 h 30. Il y aura du monde pour cette ouverture exceptionnelle : autant anticiper la file d’attente.
Le palais impérial se trouve dans le parc de Kyoto Gyoen, parc de 50 hectares datant de l’époque d’Edo (onze hectares sont occupés par le seul palais impérial). De forme rectangulaire, le parc de Kyoto est cerné d’une enceinte de torchis de 1,3 km de long du nord au Sud et 0,7 km d’est en ouest. On y pénètre par l’une des neuf portes d’entrée, chacune étant autrefois réservée à un rang bien précis de la noblesse royale.
De nos jours, les nobles de la cour impériale ont déserté les lieux, remplacés par les touristes et les personnes venant faire leur tai-chi en toute tranquillité. Je fais un petit tour par petit temple Shirakumo, où des estrades décorées ont été dressées. Le lieu est également festif à l’époque des cerisiers en fleur.
- Journée « portes ouvertes »
… à condition de montrer patte blanche. Si l’attente n’est pas trop longue malgré la foule de visiteurs qui se pressent devant la porte Gishumon, chacun a droit à la fouille de son sac. On ne badine pas avec la sécurité au palais impérial !
À l’intérieur de l’enceinte du palais, le circuit est tout tracé : impossible de s’en écarter. Je fais un premier arrêt devant le « Shodaibu-no-ma », un bâtiment qui servait jadis de « salle d’attente » aux dignitaires en visite officielle au Palais.
Puis la foule se déverse devant le Shinmikurumayose, un bâtiment avec une immense porte cochère construite à l’occasion du couronnement de l’Empereur Taisho en 1915.
S’ensuit un parcours un peu plus long, longeant une enceinte et la porte Jomei-mon, au travers de laquelle on peut apercevoir un autre bâtiment important : le Shishinden.
Ce Hall des cérémonies, de trente-trois mètres de long sur vingt-trois mètres de large, fut le lieu où le trône de Chrysanthème était conservé.
Un bon nombre de visiteurs vont se presser devant une mystérieuse porte, fermée, dont le nom m’échappe.
Les autorités ont tout prévu pour les gens pressés ou les périodes de trop grosse affluence, puisqu’un « itinéraire bis » est proposé à cet endroit : j’évite ainsi le bâtiment Seiryoden, pour aller directement au Kogosho. Cette salle d’audience, dédiée aux cérémonies de passage à l’âge adulte des princes, mais aussi à la réception des Shoguns et Seigneurs féodaux par l’empereur, date de 1958.
En face du Kogosho se trouve un jardin japonais, le Oike-niwa agrémenté d’un pont en pierre.
Un peu plus loin, je croise un groupe de figurants en costumes, prêts à jouer au kemari, un ancien jeu de balle qui avait court dans la noblesse.
Avant de repartir vers la sortie du parc, je fais un petit tour par la Porte Kenreimon, d’habitude fermée puisque réservée au passage de l’empereur, et qui est ouverte. C’est vraiment un jour exceptionnel !
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